Parcours de vie
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Zamor
Zamor (v.1762-1820), page et « Négrillon » de la comtesse du Barry, apparaît dans des récits de contemporains comme « né au Bengale, dans l'Inde ». La comtesse prétend l'avoir « payé à un commissaire de marine avec une croix de Saint-Louis » et recueilli chez elle dès 1769. Elle lui apprend à « lire, écrire et compter ». En 1770, la comtesse fait publiquement baptiser le jeune esclave, sous le nom de Louis-Benoît. C'est le prince Louis François Joseph de Bourbon qui fait office de parrain. La comtesse destine son page à un rôle de divertissement, le qualifiant de « sapajou » ou d' « amusante petite créature ». Selon le témoignage de Zamor au tribunal révolutionnaire en 1793, Madame du Barry ne « l’avait recueilli et élevé que pour en faire son jouet ; elle permettait qu'on l'humiliât chez elle ». Mais comme il est instruit, Zamor se livre à la lecture, épouse les idées des philosophes et finit par rejeter tout à la fois la comtesse et la société qui l'entoure. Proches de patriotes comme Blache, Salenave ou Frémont, il témoigne contre la comtesse quand il est chassé de Louveciennes, avant que celle-ci soit guillotinée.
Son acte de décès à Louveciennes le définit à la fois comme Indien et esclave affranchi. Zamor était sans doute d'origine Sidi, natifs de l’Inde (ou du Pakistan) dont les ancêtres sont venus d’Afrique entre le VIIème siècle avant J.C. et le XIIème siècle après J.C.