La loi du 21 mai 2001 reconnaît les traites et l’esclavage comme crimes contre l’humanité. Elle préconise, d’une part, que « les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent ». Elle précise, d’autre part, qu’un comité de personnalités qualifiées est créé afin de « proposer, sur l’ensemble du territoire national, des lieux et des actions qui garantissent la pérennité de la mémoire de ce crime à travers les générations ». C’est dans ce cadre que le Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (CNMHE) a été constitué en 2004 avant d’être réintégré sous une nouvelle forme au sein de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, qui après deux années de préfiguration, a été officiellement instaurée en 2019 (décret n°2019-1166 du 12 novembre 2019). Présidée par Jean- Marc Ayrault, cette fondation nationale a l’ambition de continuer le travail de transmission de cette histoire et la valorisation de ses héritages culturels, politiques et humains.
En réponse à cette loi, le ministère chargé de l’Éducation nationale, le ministère chargé des Outre-mer et la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, avec le soutien de la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH), organisent un concours scolaire national intitulé La Flamme de l’égalité. Ce concours vise à faire connaître l’histoire des traites, de l’esclavage et de leurs abolitions, de leurs survivances comme de leurs effets et héritages contemporains. Il participe en cela à l’éducation à la citoyenneté et aux valeurs républicaines. Il contribue à la construction d’une mémoire collective autour de valeurs partagées afin de favoriser le sentiment d’une appartenance commune autour de la défense de la dignité humaine.
Cette action éducative s’inscrit pleinement dans la politique du ministère chargé de l’Éducation nationale qui fait de la transmission aux jeunes générations des valeurs de la République, et tout particulièrement du respect d’autrui, une priorité au même titre qu’apprendre à lire, écrire ou compter. Elle répond également aux objectifs du plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. La Flamme de l’égalité permettra aux élèves, tout au long de l’année scolaire, d’explorer, étudier, interpréter, développer et analyser des événements, des archives, des figures et des faits historiques qui peuvent également s’inscrire dans des ancrages locaux en s’intéressant à des lieux de mémoire, des acteurs et des images, des œuvres littéraires ou artistiques, des discours, citations et débats, des procès ou chroniques régionales, des lois ou règlements, des parcours individuels et des figures oubliées ou emblématiques.
Autour d’un travail de mémoire et d’histoire, il est proposé aux élèves de réaliser collectivement une production de forme libre (témoignage, dessin, texte lu, chanson, spectacle, exposition, BD, vidéo, etc.), qui peut être entreprise dans toutes les disciplines (histoire, français, langues, arts, éducation physique et sportive, etc.). Quelle que soit la forme d’expression choisie, ce projet est transmis sous la forme d’un fichier numérique selon les modalités techniques et le calendrier précisés dans le règlement figurant ci-après.
La gestion opérationnelle du concours est confiée à la Ligue de l’enseignement, partenaire du concours. L’ensemble des informations relatives au concours est accessible sur le site www.laflammedelegalite.org et les sites des principaux partenaires.
Le concours est ouvert aux élèves de cycle 3, de cycle 4 et aux lycéens, de tous les établissements publics ou privés sous contrat d’association avec l’État :
Le concours comporte trois catégories de participation : élémentaire (à partir du CM1), collège, lycée
Pour cette huitième session du concours, la thématique « Travailler en esclavage » est reconduite pour la 2ème année consécutive. Elle invite élèves et enseignants du premier et du second degrés à interroger les sociétés esclavagistes et les situations d’esclavage à partir du thème du travail, d’hier à aujourd’hui, partout dans le monde.
Le travail est au cœur de la condition servile : l’état d’esclave définit l’individu comme force de travail. Les personnes mises en esclavage sont contraintes au travail par un maître qu’elles ne peuvent quitter, sans qu’elles puissent bénéficier des fruits de leur labeur, qui appartient à leur maître.
Qu’il s’inscrive dans le prolongement des enseignements disciplinaires (histoire, enseignement moral et civique, lettres, arts plastiques, musique, histoire de l’art, etc.), au sein de dispositifs d’éducation artistique et culturelle (EAC), d’éducation socioculturelle (enseignement agricole), à l’occasion d’actions menées dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) au collège ou de la soutenance du brevet, le projet réalisé doit permettre aux élèves de développer des connaissances, des compétences et une culture qui s’inscrivent dans les programmes scolaires, et contribuer à la construction du parcours citoyen de l’élève.
Les projets peuvent être élaborés en partenariat avec des associations, des intervenants ou des institutions extérieures, dans le cadre d’ateliers ou de collaborations inter- établissements. Ils peuvent également être intégrés au parcours avenir de la 6ème à la Terminale.
La production des élèves peut être travaillée dans plusieurs matières et disciplines et prendre toutes formes d’expression : essai, dossier, documentaire audiovisuel, production artistique (littéraire, graphique, plastique, théâtrale, cinématographique, chorégraphique, musicale, etc.). Le projet peut mobiliser un groupe d’élèves, une classe entière ou plusieurs classes. Plusieurs candidatures par établissement ou par classe sont possibles si la nature de chaque projet est différente.
Le projet, quelle que soit sa forme, devra être déposé sur le site dédié au concours (www.laflammedelegalite.org), sous l’un des formats suivants, n’excédant pas les 700 Mo :
Aucune réalisation ne pourra être envoyée par courrier aux organisateurs du concours. Les productions matérielles (sculpture, jeu de société, objets divers...) doivent être filmées ou photographiées.
Les productions peuvent être réalisées en langue étrangère ou régionale, mais doivent être accompagnées d’un document de présentation en langue française et d’une traduction partielle ou complète, sur lesquels s’appuieront les jurys pour l’évaluation du projet.
Le respect des formats indiqués dans ce règlement garantit l’équité entre tous les candidats. Les travaux ne respectant pas ces dispositions seront écartés par les jurys. Lorsque les projets graphiques, textuels ou numériques des élèves sont illustrés par des vidéos ou des documents sonores, l’ensemble de ces enregistrements ne doit pas excéder les 4 minutes (hors générique).
Les sources de tous les documents graphiques, textuels, sonores et/ou filmiques utilisés dans la réalisation des élèves doivent être directement citées sur celle-ci ou bien dans le dossier pédagogique facultatif de présentation de la démarche de projet et de l’implication des élèves.
Le dossier candidat sera consultable par voie numérique aussi bien par les collèges d’évaluateurs académiques que par le jury national, selon des modalités qui leur seront précisées.
Un dossier de candidature comporte les éléments suivants :
Tous les contenus figurant sur les supports numériques produits à l’occasion de ce concours doivent permettre l’exploitation par libération des droits d’auteur (reproduction, représentation, adaptation) et des droits d’images pendant une durée de 10 années : sur les sites internet des ministères chargés de l’Éducation nationale et des Outre-mer, de la DILCRAH, de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, des écoles ou établissements scolaires, de la Ligue de l’enseignement, et de leurs partenaires. L’exception pédagogique dans le contexte scolaire ne s’applique pas dans le cadre d’une participation au concours "La Flamme de l’égalité". Attention, les supports numériques intégrant des contenus dont les droits ne sont pas autorisés pour cette exploitation ne pourront être diffusés et valorisés sur les sites internet des partenaires du concours.
Les critères d’inéligibilité sont le non respect :
La grille d’évaluation des projets disponible en téléchargement sur le site internet du concours, repose sur plusieurs critères de valorisation :
Exemple de grille à télécharger
Les collèges d’évaluateurs académiques, présidés par les inspecteurs référents « Mémoire et Citoyenneté », peuvent être composés de représentants :
Les collèges d’évaluateurs académiques sélectionnent à l’attention du jury national le meilleur projet de chaque catégorie selon des modalités définies par l’inspecteur référent « Mémoire et Citoyenneté » et les critères de la grille commune d’évaluation des projets.
À la discrétion de chaque académie, la valorisation des lauréats académiques pourra prendre différentes formes : publication d’un article sur le site académique, invitation des élèves à participer à un temps commémoratif, organisation d’une remise des prix (établissement, préfecture ou autre lieu), rencontre avec M le Recteur ou Mme la Rectrice, invitation à présenter les projets lors d’une journée de formation sur la thématique, etc.
La circulaire n°6341-SG du Premier ministre, en date du 8 avril 2022, donne de l’importance à l’organisation de commémorations sur la mémoire de l’esclavage. Les académies sont vivement invitées à associer les lauréats académiques à ces cérémonies commémoratives.
Tous les lauréats académiques recevront un diplôme pour les féliciter, ainsi que des prix (généralement des livres).
Toutes les classes non lauréates recevront une lettre du président du concours et de l'équipe.
La composition du jury national est arrêtée par les différents partenaires du concours. Il peut rassembler les représentants :
Le jury distingue, parmi les lauréats académiques, un lauréat national par catégorie de participation. Il peut éventuellement décerner, en fonction de la qualité et de l’originalité des travaux qui lui sont soumis, des mentions et des prix spéciaux.
Quatre élèves représentants de chaque classe lauréate (ou prix spécial) et un enseignant de l’équipe éducative sont invités à la cérémonie nationale de remise des prix se déroulant à Paris en mai 2024 à l’occasion des commémorations des Mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Lors de cette cérémonie, les prix nationaux seront remis par les partenaires du concours et en présence d’une ou plusieurs autorités de l’État, au cours d’une cérémonie officielle dont les modalités d’organisation seront précisées ultérieurement.
Les frais de transport et d’hébergement sont pris en charge pour les quatre élèves et l’enseignant représentant la classe lauréate (ou prix spécial). Les mentions ou les citations ne sont pas invitées à cette cérémonie.
Juin 2022 | Ouverture des inscriptions sur le site |
31 mars 2023 | Clôture des inscriptions et réception des travaux sur le site |
Avril 2023 | Jurys académiques |
2 mai 2023 | Annonce des lauréats académiques sur le site du concours |
10 mai 2023 | Cérémonies académiques encouragées |
Septembre à novembre 2023 | Jury national |
2 décembre 2023 | Annonce des lauréats nationaux de la 8ème session lors de la Journée Internationale pour l’abolition de l’esclavage |
10 mai 2024 | Cérémonie nationale de remise des prix 8ème session |
La participation à ce concours implique l’acceptation du présent règlement.
©
Ligue de l'enseignement
Fédération de Paris