Accéder au contenu principal

Parcours de vie

©DR

Vincent Ogé

Vincent Ogé, né à Saint-Domingue vers 1755, est le meneur de la première révolte des mulâtres, prémisse de la Révolution haïtienne. 
Issu d’une famille aisée, il fait de brillantes études puis vit en France. Rentré à Saint-Domingue, il exerce le métier de négociant. À la Révolution française, il est l’un des fondateurs de la Société des Colons américains, groupe d’influence proche de la Société des Amis des Noirs. Il argumente pour l’égalité des libres mulâtres et affranchis auprès des députés à l’Assemblée constituante.
Pour revenir à Saint-Domingue en 1790 avec armes et munitions, inquiété par les colons, il passe par l’Angleterre et les États-Unis. En octobre, il exige par écrit l’égalité des libres de couleur. Devant la fin de non-recevoir des blancs, il organise une rébellion en armant plus de trois cents mulâtres dans les montagnes du Nord. Dans la nuit du 28 octobre, ils parcourent les plantations et menacent les blancs, pillant quelques habitations. Les troupes réagissent et les dispersent, arrêtant plus de 200 d’entre eux. 
Le 5 janvier, Vincent Ogé est livré par les Espagnols où il a trouvé refuge. Après un procès sommaire, Ogé et le noir affranchi Jean-Baptiste Chavannes sont roués vifs en place publique le 25 février 1791 au Cap-Français. Quarante hommes sont pendus ou condamnés aux galères. L’événement marque la fin des espoirs d’égalité des libres de couleur et les pousse à s’allier aux esclaves contre les colons.