Kery James est un rappeur d’origine haïtienne, né en Guadeloupe. Considéré comme le pilier du rap conscient, il se démarque grâce à des textes empreints de poésie humaniste et d’une musique contestataire qu’il intègre à ses chansons. Son rap est souvent contesté, car il utilise des paroles parfois violentes, qui ont pour but de dénoncer les maux de notre société, qu’il rejette. Grâce à sa plume aiguisée, Kery James écrit sur des thématiques qui lui tiennent à cœur : la banlieue et ses stigmatisations (dans « Banlieusards » par exemple), la politique et les médias (dans « Racailles »). Conscient de la force de ses textes, il crée sa propre pièce de théâtre « À Vif » en 2017, directement inspirée de son titre « Lettre à la République », qui met en scène un débat autour de la question « L'État est-il seul responsable de la situation actuelle des banlieues ?». Dans son titre « Musique nègre », qui n’est autre qu’un synonyme du rap, Kery James dénonce le racisme en évoquant l’histoire de l’esclavage. Cette part du passé est selon lui une des causes des problèmes des banlieues. L’appellation de « musique nègre » constitue également une critique directe de l’image menaçante du rap véhiculée par une part de la société pour le rappeur.