Les conversations avec deux enfants libérés du Sud-Soudan, qui ont été enlevés par une milice soutenue par le gouvernement et forcés à l'esclavage, ont été enregistrées en audio de manière documentaire. Les réalisateurs soulignent ce fait en conservant le son de l'ajustement de l'équipement d'enregistrement avant le début de la conversation, en ne coupant pas l'interprète des enfants et en n'ajoutant aucune musique. Les conversations ont eu lieu en 2003, alors que la guerre civile qui a duré 20 ans dans le sud du Soudan touchait à sa fin. Les noms de famille des deux enfants, âgés de 9 et 15 ans, ont été supprimés pour protéger leur vie privée. Ainsi, l'animation informatique tridimensionnelle, simplifiée sur le plan stylistique, avec une profondeur de champ et un éclairage réalistes, constitue une garantie pour leur identité. En outre, le choix de l'animation offre la possibilité de représenter les expériences horribles décrites par les enfants. Dans ces scènes, nous les entendons en voix off tandis que les images presque en noir et blanc se transforment en couleurs vives : rouge flamboyant lorsque le village est incendié et que les enfants, confrontés au meurtre et à la maltraitance de leur famille, sont emmenés par la milice. Et une série d'images sombres et presque abstraites, pleines de couleurs, lorsque l'un d'eux raconte un rêve sur ses parents.